Un décret, publié au J.O. du 6 avril 2025, modifie le champ des compétences des techniciens de laboratoire médical en France. S'inscrivant dans la continuité des mesures prises durant la crise sanitaire de la COVID-19, ce texte officialise et encadre la réalisation de certains prélèvements par ces professionnels de santé, sous la responsabilité d'un biologiste médical.
Un élargissement des compétences post-crise sanitaire
Après que la crise de la COVID-19 ait mis en lumière le rôle essentiel des techniciens de laboratoire médical et avait conduit à un élargissement temporaire de leurs prérogatives, notamment en matière de prélèvements, ce nouveau décret pérennise cette évolution en ajoutant de manière formelle les prélèvements nasopharyngés, oropharyngés, salivaires et nasaux à la liste des actes que peuvent réaliser les techniciens de laboratoire médical.
Qui est concerné par ce décret ?
Ce décret a des implications directes pour plusieurs acteurs du secteur de la santé :
- Les techniciens de laboratoire médical : Il élargit leur champ de compétences et leur permet de réaliser de nouveaux types de prélèvements, sous certaines conditions.
- Les biologistes médicaux et pharmaciens biologistes : Ils conservent la responsabilité des examens de biologie médicale et encadrent la réalisation des prélèvements par les techniciens.
- Les patients : Ils pourraient bénéficier d'un accès facilité à certains types de prélèvements, notamment dans le cadre de dépistages ou de suivis médicaux.
Conditions d'habilitation aux nouveaux prélèvements
Le décret précise les conditions dans lesquelles les techniciens de laboratoire médical sont habilités à réaliser ces nouveaux types de prélèvements :
- Formation spécifique : Ils doivent obligatoirement disposer d'une attestation de suivi d'une formation à la réalisation de ces prélèvements. Cette formation devra respecter des règles qui seront fixées par un arrêté du ministre chargé de la santé. Elle sera dispensée et attestée par un professionnel de santé déjà formé à ces techniques.
- Responsabilité d'un biologiste médical : Ces prélèvements devront toujours être effectués sous la responsabilité d'un biologiste médical et sur prescription médicale ou prescription d'un infirmier exerçant en pratique avancée.
Prélèvements sanguins : conditions inchangées
Le décret rappelle également les conditions pour la réalisation des prélèvements de sang veineux ou capillaire, qui restent soumises à la possession du certificat pour effectuer des prélèvements sanguins (ou un certificat analogue antérieur à 1980). L'obtention de ce certificat nécessite un stage et la réussite d'épreuves théoriques et pratiques dont le contenu sera précisé par arrêté ministériel.
Dispositions transitoires et reconnaissance de formations existantes
Le décret prévoit des dispositions pour les techniciens récemment diplômés ou ayant suivi des formations intégrant déjà ces techniques de prélèvement :
- Les techniciens titulaires d'un diplôme d'État de technicien de laboratoire médical obtenu au terme d'une formation débutée postérieurement au 31 juillet 2024 seront automatiquement habilités à réaliser ces prélèvements sans avoir besoin de l'attestation spécifique.
- De même, les diplômés de formations figurant sur une liste établie par arrêté du ministre chargé de la santé, attestant d'une formation équivalente aux conditions requises pour l'obtention de l'attestation, seront également exemptés.
Entrée en vigueur immédiate
Le décret entre en vigueur dès le lendemain de sa publication, à savoir dès le 7 avril 2025.