Le gouvernement vient de publier le décret n° 2025-896 du 4 septembre 2025, qui établit les nouvelles règles de la formation continue pour les chiropraticiens en France. Ce texte remplace le décret annulé fin 2024 par le Conseil d'État. Son objectif est d'assurer la mise à jour des connaissances et le perfectionnement des compétences des professionnels de la chiropraxie, pour une meilleure prise en charge des patients.
Obligation de formation et durée
Tous les chiropraticiens, à l'exception de ceux qui sont également médecins, sages-femmes, infirmiers ou masseurs-kinésithérapeutes, sont désormais tenus de suivre une formation continue. Cette obligation se traduit par un minimum de 30 heures de formation sur une période de trois ans consécutifs.
Cette période de référence démarre le 1er janvier 2026 pour les chiropraticiens déjà en exercice. Pour les nouveaux professionnels ou ceux reprenant leur activité, elle débute à la date de leur enregistrement.
Trois voies pour satisfaire à l'obligation
Le décret offre aux chiropraticiens plusieurs options pour remplir leur obligation de formation.
Actions de formation certifiées : La voie principale est la participation à des formations organisées par des organismes certifiés Qualiopi. La liste des thèmes est détaillée en annexe du décret (voir le paragraphe ci-dessous), couvrant des domaines allant du raisonnement clinique à la déontologie. Certaines formations, notamment celles axées sur le diagnostic et la prise en charge, exigent un organisme doté d'un comité scientifique, incluant au moins un titulaire d'un doctorat en sciences de la santé.
Encadrement d'étudiants : Les professionnels peuvent également satisfaire à leur obligation en participant à l'encadrement de stages cliniques ou au tutorat d'étudiants dans le cadre de la formation initiale. Cette approche valorise la transmission des compétences et l'implication dans la formation des futures générations.
Réunions de revues bibliographiques : Une autre option est la participation à des réunions dédiées à la revue de la littérature scientifique. Ces réunions doivent être liées à la chiropraxie et se baser sur des études indexées dans des bases de données reconnues. Le but est de produire des documents écrits sur des sujets précis, sur une durée minimale de deux demi-journées.
Le contenu de la formation
L'annexe du décret précise en détail les thématiques de formation obligatoires, réparties en trois catégories.
Diagnostic, prévention et prise en charge : Cette section met l'accent sur les aspects cliniques, incluant la gestion des urgences, la prévention des troubles musculosquelettiques et la prise en charge de populations spécifiques (femmes, personnes en situation de handicap). Elle aborde également le concept de l'éducation thérapeutique du patient (ETP).
Amélioration de la qualité des soins : Les formations concernent la reconnaissance des situations de maltraitance et de violences, le repérage des troubles addictifs ou anxiodépressifs et l'orientation vers un médecin. Elles visent aussi à améliorer la collaboration interprofessionnelle et la sécurisation des données de santé.
Éthique, déontologie et relation de soin : Cette partie insiste sur le respect du secret professionnel, le recueil du consentement éclairé et la promotion de la bientraitance. L'accent est mis sur la qualité de la relation avec le patient et la gestion des conflits.
Pour justifier de leur formation, les chiropraticiens devront transmettre leurs justificatifs à une autorité qui sera désignée par le ministère de la Santé. Ce nouveau cadre juridique vise à renforcer la profession et à garantir la sécurité et la qualité des soins prodigués par les chiropraticiens en France.
Lien vers le texte officiel : Décret n° 2025-896 du 4 septembre 2025, J.O. du 6.