Dans l'édition du 9 septembre 2025 du Journal officiel des Débats parlementaires, une réponse ministérielle a mis en lumière les défis et les perspectives d'avenir de la profession d'architecte d'intérieur en France. Cette réponse éclaire la position du gouvernement sur la reconnaissance et la régulation de ce métier.
La question initiale : une profession en quête de régulation
La profession d'architecte d'intérieur, bien qu'essentielle à la conception des espaces intérieurs, est confrontée à une absence de régulation claire. Cette situation a plusieurs conséquences néfastes, notamment la concurrence de personnes non formées et non assurées qui se présentent sous ce titre. Un député a soulevé ces préoccupations, soulignant la confusion possible pour le public et les préjudices potentiels tant pour les professionnels qualifiés que pour leurs clients.
La formation à ce métier est très diverse, allant de cursus de haut niveau (Bac +5) dans des écoles renommées comme l'École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD), à des formations plus courtes et de qualité variable. Face à cette hétérogénéité, un groupe de travail interministériel, incluant des représentants du Conseil français des architectes d'intérieur (CFAI) et de plusieurs écoles, a été mis en place pour évaluer la situation et proposer des solutions.
La réponse ministérielle : un titre non reconnu, mais une harmonisation des compétences en cours
La réponse du ministère de la Culture met en évidence la complexité de la situation. Le titre d'architecte est protégé par la loi du 3 janvier 1977, ce qui le réserve exclusivement aux diplômés d'État inscrits à l'Ordre des architectes. De ce fait, l'appellation "architecte d'intérieur" génère une confusion qui nuit à la reconnaissance de la profession.
Le ministère a donc orienté ses efforts non pas vers la reconnaissance immédiate du titre, mais vers une harmonisation des compétences et des formations. De 2016 à 2019, un travail collégial a permis de définir un référentiel des métiers et un référentiel des compétences. L'objectif est d'uniformiser les cursus et de garantir que les diplômés possèdent les mêmes bases solides, quel que soit leur établissement d'origine. Cette harmonisation est considérée comme une étape indispensable pour, à terme, permettre une reconnaissance officielle de la profession par un titre, dont l'appellation reste encore à définir.
Vers une meilleure reconnaissance ?
Les discussions sur ce sujet sont en bonne voie. Une rencontre est prévue entre les représentants de l'Ordre des architectes et le CFAI, sous l'égide du ministère de la Culture, pour faire progresser ce dossier. Cette collaboration est un pas crucial pour clarifier les rôles de chaque profession et assurer une meilleure protection des consommateurs.
En attendant, l'harmonisation des compétences et l'inscription des formations au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) sont les priorités du gouvernement pour assainir la situation. Cette démarche témoigne de la volonté des pouvoirs publics de valoriser la profession d'architecte d'intérieur et de garantir le professionnalisme des acteurs du secteur.
Source : J.O. Débats parlementaires, 9 septembre 2025, p. 7730.