Des changements d'envergure se dessinent pour les futurs orthoptistes. Un arrêté publié au Journal Officiel du 21 août 2025 marque une refonte profonde du cursus de formation, alignant le diplôme avec les responsabilités croissantes de cette profession. rentrée universitaire 2025-2026.
Un programme pédagogique adapté aux exigences professionnelles du 21e siècle
L'un des apports majeurs de la réforme est l'intégration des compétences en santé numérique. Le nouveau cursus comprend désormais une UE33 "Compétences de base en santé numérique".
Cette unité d'enseignement, qui s'aligne sur l'arrêté du 10 novembre 2022 relatif à la formation socle au numérique en santé, a pour objectif de permettre aux futurs professionnels d'appréhender les enjeux de la digitalisation de leur pratique. Les étudiants y acquièrent des connaissances sur les données de santé, la cybersécurité, l'utilisation d'outils numériques professionnels (logiciels métiers, dossiers partagés) et la télésanté.
Cette formation n'est pas un ajout facultatif, mais une composante essentielle de la professionnalisation.
L'orthoptiste, expert de la rééducation visuelle, a vu son rôle évoluer de manière significative ces dernières années. Depuis 2022, il peut être consulté en accès direct pour un bilan visuel simple, sans ordonnance médicale. De plus, il est désormais autorisé à primo-prescrire des verres correcteurs pour les patients âgés de 16 à 42 ans, libérant ainsi du temps pour les ophtalmologistes, qui peuvent se concentrer sur les pathologies complexes.
Les orthoptistes sont en outre de plus en plus amenés à interagir avec des systèmes d'information partagés, à gérer des données médicales sensibles et à pratiquer le télésoin. La maîtrise de ces outils est donc indispensable pour garantir la sécurité et la continuité des soins dans un écosystème de santé de plus en plus interconnecté. Cette réforme pédagogique s'inscrit en droite ligne avec la stratégie nationale de transformation numérique du système de santé.
L'accès aux études et le rôle de Parcoursup
L'accès à la formation d'orthoptiste se fait via la plateforme Parcoursup, sur la base de l'étude du dossier et d'un oral.
Le numérus clausus
est maintenu, régulant ainsi le flux d'étudiants pour l'adapter aux besoins du marché du travail. Par exemple, une nouvelle filière ouverte en septembre 2025 ne proposait que 12 places. Cette régulation est donc nécessaire pour éviter à la fois une pénurie et un surplus de professionnels, assurant ainsi l'employabilité des futurs diplômés.
L'importance des stages et de la formation pratique
Les stages hospitaliers ou en milieu libéral demeurent une composante fondamentale du cursus. Ils permettent aux étudiants d'acquérir les compétences professionnelles en situation réelle et de construire leur posture professionnelle en articulation avec la formation théorique.
Les lieux de stage sont variés, allant des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) aux cabinets d'ophtalmologie et d'orthoptie en libéral.
L'importance des stages s'est accrue avec les nouvelles responsabilités accordées à la profession. C'est sur le terrain que les étudiants apprennent à établir un diagnostic orthoptique, à concevoir un projet thérapeutique et à travailler en collaboration avec d'autres acteurs de la santé. La qualité et la diversité des stages deviendront des critères déterminants dans le processus d'accréditation des universités.
Le continuum entre formation et pratique
Les récentes réformes du champ d'exercice de l'orthoptiste, qui ont permis l'accès direct aux patients sans ordonnance depuis 2022 et la primo-prescription pour les 16-42 ans, ont créé un besoin pressant de réajuster la formation. Ce nouvel arrêté établit un continuum logique et stratégique entre la formation initiale et la pratique professionnelle.
Texte officiel : Arrêté du 1er août 2025, J.O. du 21.