Le 1er janvier 2026 marquera un changement majeur pour le Diagnostic de performance énergétique (DPE) et les audits énergétiques. L'arrêté du 13 août 2025, publié au J.O. de ce 26 août, modifie le facteur de conversion de l'énergie finale en énergie primaire pour l'électricité, le faisant passer de 2,3 à 1,9. Cette mise à jour, qui s'aligne sur la valeur par défaut européenne, aura des conséquences directes sur les étiquettes énergétiques des logements.
Pourquoi un tel changement ?
Pour calculer l'étiquette d'un DPE, les diagnostiqueurs estiment la consommation en énergie finale d'un logement, puis la convertissent en énergie primaire. Jusqu'ici, un kilowatt-heure d'électricité consommé (énergie finale) était considéré comme équivalent à 2,3 kilowattheures d'énergie primaire, en raison des pertes générées lors de la production, du transport et de la distribution. Mais avec la transition énergétique et la part croissante des énergies renouvelables dans le mix électrique, cette valeur n'était plus représentative. Le nouveau facteur de 1,9 reflète une production électrique plus "verte" et moins énergivore.
Cette évolution vise à corriger une inégalité de traitement pénalisant l’électricité – énergie souveraine et fortement décarbonée grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables – au profit du gaz ou du fioul importés. Elle permettra d’améliorer le DPE de certains logements chauffés à l’électricité. Aucun logement ne verra son étiquette baisser.
Concrètement, un logement qui consomme beaucoup d'électricité verra sa performance en énergie primaire s'améliorer. Cela peut permettre à certains biens de gagner une ou plusieurs classes énergétiques. Un logement classé F, par exemple, pourrait potentiellement passer en E, voire en D. Ce changement concerne non seulement les diagnostics à venir, mais aussi ceux qui sont déjà valides.
Cette décision favorisera également un ciblage plus efficace des aides à la rénovation énergétique vers les logements chauffés aux énergies fossiles. En permettant un gain d’étiquette plus important qu’auparavant, cette évolution du DPE encouragera les propriétaires à remplacer leur chaudière fossile par une pompe à chaleur. Les pompes à chaleur sont une solution de référence, décarbonée, compétitive et efficace énergétiquement pour chauffer et climatiser les bâtiments. Elles permettent de remplacer les énergies fossiles importées par de l’électricité décarbonée produite en France.
Qu'en est-il des anciens DPE ?
Pour les diagnostics de performance énergétique et les audits énergétiques réalisés avant le 1er janvier 2026 et encore valables, pas de panique ! L'arrêté ne les invalide pas. Cependant, pour prendre en compte le nouveau facteur de conversion, l'ADEME mettra à disposition, à partir du 1er janvier 2026, une attestation de changement d'étiquette.
Cette attestation, téléchargeable gratuitement sur l'Observatoire du DPE, remplacera l'étiquette initiale et reflètera la nouvelle classification énergétique du bien. Elle se limite à une simple mise à jour du calcul et ne remet en aucun cas en question les données ou les travaux d'origine du diagnostic. L'attestation aura la même date de validité que le DPE initial.
Cette mesure est une excellente nouvelle pour les propriétaires et les diagnostiqueurs, car elle évite d'avoir à refaire un DPE complet, un processus coûteux et chronophage, tout en permettant aux biens concernés de bénéficier d'une meilleure étiquette.
Qui est concerné par cet arrêté ?
- Les diagnostiqueurs immobiliers, qui devront utiliser le nouveau facteur dans leurs diagnostics.
- Les propriétaires et locataires, qui pourront voir l'étiquette énergétique de leur logement évoluer.
- Les agents immobiliers et notaires, qui devront tenir compte de cette nouvelle classification lors des transactions.
- Les éditeurs de logiciels, qui devront mettre à jour leurs outils de calcul.
Texte officiel : Arrêté du 13 août 2025, J.O. du 26.